Synopsis

Sorti en 2024, « Les Guetteurs » par Ishana Night Shyamalan s’aventure entre Fantastique, Horreur, Mystère avec une ambition assumée : raconter une histoire qui se joue autant dans les regards que dans les silences. En 102 minutes, le film installe son décor, dessine ses personnages et laisse la tension s’installer sans jamais céder au pur didactisme. Cette forêt n'existe sur aucune carte.

Toutes les voitures qui y pénètrent tombent immanquablement en panne, et celle de Mina n'a pas fait exception. Bloquée sur place, elle n'a pas d'autre décisions que de s'aventurer dans les bois. Le cri d'une femme la mène jusqu'à un bunker au milieu des arbres.

Quand elle franchit la porte, des dizaines de cris résonnent autour d'elle. Mina se retrouve prisonnière d'une pièce aux murs de verre et dont la lumière s'allume automatiquement au coucher du soleil, lorsque les Guetteurs sortent. Ces créatures émergent pour observer leurs captifs humains et un sort terrible attend tous ceux qui n'atteignent pas le bunker à temps.

Terrifiée et prise au piège avec des inconnus, Mina cherche désespérément des réponses, et un moyen de s'enfuir. qui sont les Guetteurs ? Pourquoi gardent-ils des humains enfermés ? Et pourquoi surveillent-ils leurs moindres mouvements ? Aux côtés de la caméra, on retrouve Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan… et d’autres visages qui complètent un ensemble solide. Sans en dire plus sur ses retournements, « Les Guetteurs » s’en tient à l’essentiel : un fil narratif qui avance et des personnages qui révèlent, chemin faisant, ce qui les anime.

Oui, on pense par moments à certains classiques — clin d’œil aux cinéphiles — mais le film trace sa propre voie.

Le récit privilégie l’ellipse quand il le faut et s’autorise parfois des détours qui éclairent l’intime. La mise en place reste lisible, les enjeux se déplient sans effets de manche, et la géographie émotionnelle des personnages se précise au fil des scènes. Rien ici ne cherche l’explication totale — l’histoire préfère avancer au rythme des révélations — et c’est aussi ce qui lui donne sa respiration.

Casting

  • Réalisation : Ishana Night Shyamalan
  • Avec : Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan, Alistair Brammer, John Lynch

Critique

On retrouve ici une mise en scène qui aime le présent des acteurs : plans suffisamment longs pour laisser vivre les regards, cadrages expressifs sans maniérisme, montage nerveux mais pas haché. La photographie reste lisible (adieu la bouillie grise), le design sonore respire, la musique soutient l’émotion sans la surligner. The Watchers — critique & analyse prend au sérieux l’idée de spectacle : non pas l’accumulation, mais la qualité de chaque morceau, la précision d’un geste.

L’écriture choisit la souplesse plutôt que l’argumentaire. Les personnages existent par détails — une attitude, une réplique, un silence — et c’est souvent là que le film touche. Quand il accélère, il le fait franchement ; quand il se pose, il ose la simplicité. On devine bien une mécanique de ‘setup/payoff’, mais elle sert l’élan au lieu de l’étouffer. Surtout, le film garde cette nuance rare : ne pas condamner ni absoudre trop vite.

Rien n’est parfait : un détour explicatif, un symbole un peu appuyé, un virage qu’on voit venir. Mais l’ensemble tient, parce que la mise en scène sait regarder ses personnages et que les comédiens trouvent un terrain de jeu exact. The Watchers — critique & analyse a ce supplément d’âme qui donne envie d’y retourner : on n’a pas vu ‘un contenu’, on a vu du cinéma.