Synopsis
Sorti en 2024, « La Malédiction : L'Origine » par Arkasha Stevenson s’aventure entre Horreur avec une ambition assumée : raconter une histoire qui se joue autant dans les regards que dans les silences. En 119 minutes, le film installe son décor, dessine ses personnages et laisse la tension s’installer sans jamais céder au pur didactisme. Une jeune femme américaine est envoyée à Rome pour entamer une nouvelle vie au service de Dieu.
Bientôt, elle est confrontée à une noirceur qui lui fait interroger sa foi et qui met au jour un effroyable complot visant à enfanter le Mal incarné. Aux côtés de la caméra, on retrouve Nell Tiger Free, Ralph Ineson, Sônia Braga, Tawfeek Barhom… et d’autres visages qui complètent un ensemble solide. Sans en dire plus sur ses retournements, « La Malédiction : L'Origine » s’en tient à l’essentiel : un fil narratif qui avance et des personnages qui révèlent, chemin faisant, ce qui les anime.
Oui, on pense par moments à certains classiques — clin d’œil aux cinéphiles — mais le film trace sa propre voie.
Le récit privilégie l’ellipse quand il le faut et s’autorise parfois des détours qui éclairent l’intime. La mise en place reste lisible, les enjeux se déplient sans effets de manche, et la géographie émotionnelle des personnages se précise au fil des scènes. Rien ici ne cherche l’explication totale — l’histoire préfère avancer au rythme des révélations — et c’est aussi ce qui lui donne sa respiration.
Casting
- Réalisation : Arkasha Stevenson
- Avec : Nell Tiger Free, Ralph Ineson, Sônia Braga, Tawfeek Barhom, María Caballero, Charles Dance
Critique
On retrouve ici une mise en scène qui aime le présent des acteurs : plans suffisamment longs pour laisser vivre les regards, cadrages expressifs sans maniérisme, montage nerveux mais pas haché. La photographie reste lisible (adieu la bouillie grise), le design sonore respire, la musique soutient l’émotion sans la surligner. The First Omen — critique & analyse prend au sérieux l’idée de spectacle : non pas l’accumulation, mais la qualité de chaque morceau, la précision d’un geste.
L’écriture choisit la souplesse plutôt que l’argumentaire. Les personnages existent par détails — une attitude, une réplique, un silence — et c’est souvent là que le film touche. Quand il accélère, il le fait franchement ; quand il se pose, il ose la simplicité. On devine bien une mécanique de ‘setup/payoff’, mais elle sert l’élan au lieu de l’étouffer. Surtout, le film garde cette nuance rare : ne pas condamner ni absoudre trop vite.
Rien n’est parfait : un détour explicatif, un symbole un peu appuyé, un virage qu’on voit venir. Mais l’ensemble tient, parce que la mise en scène sait regarder ses personnages et que les comédiens trouvent un terrain de jeu exact. The First Omen — critique & analyse a ce supplément d’âme qui donne envie d’y retourner : on n’a pas vu ‘un contenu’, on a vu du cinéma.