Synopsis

Sorti en 2024, « Monkey Man » par Dev Patel s’aventure entre Action, Thriller avec une ambition assumée : raconter une histoire qui se joue autant dans les regards que dans les silences. En 120 minutes, le film installe son décor, dessine ses personnages et laisse la tension s’installer sans jamais céder au pur didactisme. Un homme, en quête de vengeance, affronte un groupe de criminels corrompus responsables du meurtre de sa mère et se repaissant des pauvres et des démunis.

Basé sur la légende de Hanumān, une figure de force et de courage, Monkey Man met en scène Kid, un jeune homme qui tente de survivre en perdant contre des combattants renommés pour de l’argent chaque soir dans un club de combat clandestin, affublé d’un masque de gorille.

Après des années de colère, Kid trouve le moyen d’infiltrer l’enclave de l’élite en ville. Victime d’un traumatisme de l’enfance, il utilise ses poings scarifiés comme arme pour se venger des hommes qui lui ont tout volé. Aux côtés de la caméra, on retrouve Dev Patel, Sikandar Kher, Makrand Deshpande, Pitobash… et d’autres visages qui complètent un ensemble solide.

Sans en dire plus sur ses retournements, « Monkey Man » s’en tient à l’essentiel : un fil narratif qui avance et des personnages qui révèlent, chemin faisant, ce qui les anime. Oui, on pense par moments à certains classiques — clin d’œil aux cinéphiles — mais le film trace sa propre voie. Le récit privilégie l’ellipse quand il le faut et s’autorise parfois des détours qui éclairent l’intime.

La mise en place reste lisible, les enjeux se déplient sans effets de manche, et la géographie émotionnelle des personnages se précise au fil des scènes. Rien ici ne cherche l’explication totale — l’histoire préfère avancer au rythme des révélations — et c’est aussi ce qui lui donne sa respiration.

Casting

  • Réalisation : Dev Patel
  • Avec : Dev Patel, Sikandar Kher, Makrand Deshpande, Pitobash, Vipin Sharma, Ashwini Kalsekar

Critique

On retrouve ici une mise en scène qui aime le présent des acteurs : plans suffisamment longs pour laisser vivre les regards, cadrages expressifs sans maniérisme, montage nerveux mais pas haché. La photographie reste lisible (adieu la bouillie grise), le design sonore respire, la musique soutient l’émotion sans la surligner. Monkey Man prend au sérieux l’idée de spectacle : non pas l’accumulation, mais la qualité de chaque morceau, la précision d’un geste.

L’écriture choisit la souplesse plutôt que l’argumentaire. Les personnages existent par détails — une attitude, une réplique, un silence — et c’est souvent là que le film touche. Quand il accélère, il le fait franchement ; quand il se pose, il ose la simplicité. On devine bien une mécanique de ‘setup/payoff’, mais elle sert l’élan au lieu de l’étouffer. Surtout, le film garde cette nuance rare : ne pas condamner ni absoudre trop vite.

Rien n’est parfait : un détour explicatif, un symbole un peu appuyé, un virage qu’on voit venir. Mais l’ensemble tient, parce que la mise en scène sait regarder ses personnages et que les comédiens trouvent un terrain de jeu exact. Monkey Man a ce supplément d’âme qui donne envie d’y retourner : on n’a pas vu ‘un contenu’, on a vu du cinéma.