
Elle arrive à grand pas pour célébrer le cinéma Français, le 49 ème cérémonie des César se tiendra le vendredi 23 février 2024. Il est temps pour moi de faire un petit retour en critique sur nos petits chouchous pour cette nouvelle cérémonie.
ANATOMIE D'UNE CHUTE

Et le premier grand chouchou de cette sélection 2024 c'est bien évidement ANATOMIE D'UNE CHUTE de Justine Triet. Si au moment de la remise de sa Palme D'or, tout le monde dans les médias c'est jetés sur elle pour critiquer son discours, je crois que beaucoup ont oublié de parler de la qualité du film. Parce que... Quel film ! ANATOMIE D'UNE CHUTE est une Palme D'or amplement méritée.
Avec son histoire de meurtre suspect, on assiste entre enquêtes et procès à véritable dissection de couple. Mais pas que. Car si on déballe la vie de ce couple sur la table, la principale victime reste également l'enfant, Daniel, enfant malvoyant, qui assiste malgré lui à tout ce procès pour lequel sa mère est jugée.
Pendant tout le film, on reste à fond dans le film, entre les révélations et les procédures, on est tout le temps à se demander la même question : suicide ou homicide ? Le mystère plane jusqu'au bout. On tellement au cœur du film qu'on se sent même mal à l'aise par rapport au fils Daniel. Via toutes les questions qu'on lui pose, tout les juges et psychologues qu'il rencontre... un sentiment d'oppression qui nous met mal à l'aise pour lui. Sans compter les scènes de procès absolument parfaite et rajoutent même des tentions supplémentaires quand certaines révélations arrivent.
Si le scénario est une des pièces maîtresse de ce film, il ne faut surtout pas oublier les comédiens. Ils sont tous absolument parfait. Mention spéciale au jeune Milo Machado Graner qui joue justement Daniel, le fils du couple.
ANATOMIE D'UNE CHUTE est certainement une des Palme D'or les plus méritées de ces dernières années. Un film de procès tenant de bout en bout le tout servi par un casting 4 étoiles. Et il est fort à parier que ce film risque de tout rafler sur son passage. Mais la concurrence est rude.
JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

Car il ne faut pas oublier le dernier film de Jeanne Henry, sortie début d'année dernière, JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES avait fait son petit effet lors de sa sortie en salle.
Pendant presque deux heures, on se retrouve dans la peau de ces professionnels et bénévoles qui sont là pour encadrer ces rencontres. Si la durée du film peut faire peur vu le sujet, le film est très intéressant dès le début, surtout quand on ne connaît pas ce métier, pour ensuite nous permettre de comprendre comment ces réunions peuvent aider des victimes. Que l'ont soit d'accord avec ce système ou pas, les échanges et les dialogues des personnages fonctionnent à merveille et nous prennent aux tripes face à certaines situations à en avoir les larmes aux yeux. Le film est divisé en deux histoires ; un groupe de personnes ( victimes et agresseurs ) en plein dialogue et l'histoire d'une jeune femme qui va faire une démarche d'éloignement contre son frère qui a abusé d'elle enfant. Si la première histoire nous offre l'envers du décor des réunions avec des comédiennes et comédiens de qualité, la seconde histoire nous bouleverse à un point d'avoir le cœur serré comme pas possible, que ce soit sur les mots échangés ou même les situations. Et pour ça, la réalisatrice Jeanne Henry a eu la merveilleuse idée d'offrir le rôle à Adèle Exarcopoulos. Malgré toute la palette d'actrices et acteurs, c'est elle qui est au sommet. JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES réussi à être à la fois un film documentaire sur un métier peu connu encore aujourd'hui. Un film qui vaut avant tout le le talent de ces comédiennes et comédiens. D'ailleurs, seules les actrices ont droit à des nominations. Ce qui est un peu dommage pour certains acteurs comme Dali Benssalah ou Fred Testot. Mais il est vrai que le casting féminin porte le film et elles seront dur à départager pour la catégorie Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle.
YANNICK

Qui aurait cru qu'un film surprise, tourné en seulement 6 jours, deviendrait un des meilleurs films français de l'année.
En effet, Quentin Dupieux surprend tout le monde avec un nouveau film tourné dans le plus grand secret. Et ce nouveau projet inattendu était une vraie bonne surprise.
YANNICK est aussi surprenant qu'inattendu. Pour une fois dans la filmographie de Dupieux, on est pas dans un scénario qui repose sur du fantastique ou de " l'absurde". On est dans quelque chose de plus terre à terre, de plus vrai et surtout de plus sensible. Car si on pleure de rire grâce à ces dialogues toujours aussi bien écrits, c'est la première fois également que Dupieux arrive à nous tirer des petites larmes d'émotions. On se sent proche des personnages qui sont plus humains et réel que ces précédents films.
En plus du scénario, ça tient aussi et surtout grâce à l'interprétation de ces acteurs. Si tout le casting est parfait, de Blanche Gardin en passant par Pio Marmaï, il faut dire que celui qui tire son épingle du jeu est bien évidemment Raphaël Quenard. Depuis quelques temps, chacune de ces apparitions en second rôle était vraiment parfaite, grâce à ce film, il montre encore plus son talent face à la caméra.
Moins fantastique, plus réel mais toujours aussi inattendu, Quentin Dupieux livre avec YANNICK un film aussi drôle que touchant dans un huit clos d'une efficacité redoutable.
Je sais que le film n'a que deux nominations, ce qui est bien dommage au passage pour Quentin Dupieux, mais juste pour la présence et le jeu de Raphaël Quenard, le film mérite sa nomination au César Du Meilleur Acteur et je lui souhaite de tout cœur. D'ailleurs il est nommé 3 fois cette année mais je n'ai pas vu les autres films..
LE RÈGNE ANIMAL

Les films de monstres français, ça ne court pas les salles. Peut-être parce que ce n'est pas dans notre culture ou tout simplement que les producteurs sont trop frileux de produire ce genre de film, en tout cas, quand la proposition et l'opportunité se présente, on fonce dans une salle pour la découvrir. Et quelle joyeuse découverte !
Avec son postulat de départ de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, LE RÈGNE ANIMAL part déjà gagnant avec son originalité au niveau de son scénario. On est pas face à un début d'épidémie ou quoi que ce soit. On est plongé directement dans l'histoire et dans les conséquences. Ces mutations sont encrées pour les personnages, c'est leurs quotidien. On se sent même à la place de certains personnages à se dire : " Mais si c'était un membre de famille je réagirais pareil ? "
Si le scénario est présent, autant faut-il aussi que les effets spéciaux suivent. Et là aussi c'est un sans faute. Mélangeant à la fois maquillage, prothèses et trucages numériques, on reste assez surpris et bluffés par le réalisme de certaines scènes.
Si tout reste bon dans ce que je viens de dire, le film a malheureusement un point noir au niveau du casting. Si Romain Duris et Adèle Exarcopoulos restent impeccable en père de famille dévoué pour lui et en policière au grand cœur pour elle, le souci vient du jeune acteur Paul Kircher qui joue quasiment le personnage principal. Sa manière de jouer et de s'exprimer nous sortent du film plusieurs fois dans le film qu'on a plus l'impression d'assister à des répétitions. C'est vraiment dommage car c'est vraiment le seul reproche que j'aurais à faire. D'ailleurs sont frère lui aussi est nommé dans la catégorie Meilleur Espoir Masculin pour le film L’ÉTÉ DERNIER mais aucun ne mérite malheureusement...
Si les Américains ont leurs X-MEN, nous nous avons LE RÈGNE ANIMAL. Certes ce n'est pas le même budget mais ça reste un très bon film de genre qui mérite le coup d'œil et qui offre encore une fois une belle proposition de cinéma de genre et qui plus est, présent aux Césars.
VERMINES

Et en parlant de cinéma de genre, il est là un de mes chouchous de cette cérémonie et j'aimerais tellement le voir gagner le César Du Meilleur Premier Film ; à savoir VERMINES de Sébastien Vaniček.
VERMINES est un pari fou totalement réussi. Avec son scénario d'immeuble envahi par des milliers d'araignées venimeuses, on est dans un pur film de monstres. Un huit clos qui fait stresser aussi bien les arachnophobes que les amoureux des araignées.
Le film est tellement prenant qu'on ne sait jamais d'où va venir la menace. Parfois au premier plan, parfois au second ou au troisième, au plafond, sur les murs, dans l'ombre... on a beau essayer d'avoir des yeux partout, on se fait quand même avoir. D'ailleurs les jumpscares sont très bien utilisés pour le film.
Mais autres les arachnides, il y a bien évidemment le casting. Les cinq personnages principaux sont absolument super dans le film.
Non content de nous faire peur et frissonner, le film possède même deux ou trois pointes d'humour au détour d'une phrase ou deux, ce qui permet de relâcher la pression, avant de repartir de plus belle.
Le cinéma de genre français nous offre encore une belle pépite avec VERMINES. Premier film, première grosse réussite. Un film d'horreur français comme on voudrait en voir plus souvent ! Vive encore une fois le cinéma de genre.
AGNÈS JAOUI

Le premier César d'honneur de cette édition 2024 sera remis à l'actrice, scénariste et réalisatrice Agnès Jaoui. Aujourd'hui encore, elle est la personnalité la plus récompensée de l'histoire de Césars avec 6 Césars :
1 - César du meilleur scénario original ou adaptation avec Jean-Pierre Bacri pour SMOKING / NO SMOKING en 1994
2 - César du meilleur scénario original ou adaptation avec Jean-Pierre Bacri et Cédric Klapisch pour UN AIR DE FAMILLE en 1997
3 - César de la meilleure actrice dans un second rôle pour ON CONNAIT LA CHANSON en 1998
4 - César du meilleur scénario original ou adaptation avec Jean-Pierre Bacri pour ON CONNAIT LA CHANSON en 1998
5 - César du meilleur film pour LE GOUT DES AUTRES en 2001
6 - César du meilleur scénario original ou adaptation avec Jean-Pierre Bacri pour LE GOUT DES AUTRES en 2001
Ce septième César sera donc remis 30 ans après son premier trophée.
CHRISTOPHER NOLAN

Steven Spielberg en 1995, Martin Scorsese en 2000, Quentin Tarantino en 2011, George Clooney en 2017, Cate Blanchett en 2022 ou encore David Fincher l'année dernière, cette fois ce sera au tour du réalisateur, scénariste et producteur Christopher Nolan de recevoir le second César D'honneur de la soirée. Il faut dire que depuis son premier long métrage FOLLOWING sortie en 1998, Christopher Nolan a enchaîné les succès critique et public. De INCEPTION à INTERSTELLAR en passant bien évidemment par sa trilogie Batman ( BATMAN BEGINS, THE DARK KNIGHT et THE DARK KNIGHT RISES ) et bien sur dernièrement avec OPPENHEIMER qui est devenue le biopic le plus rentable de l'histoire du cinéma. Christopher Nolan c'est toujours battu pour les salles de cinéma. Il n'y a qu'à voir les semaines qui ont suivit la sortie de TENET en 2020 en pleine pandémie de covid 19 où Nolan a quitté la Warner après que ces derniers ont décidés de mettre leurs films à la fois au cinéma et à la fois sur la plateforme de streaming HBO MAX, ce qui a augmenté le nombre de téléchargement illégal dans le monde ainsi que de grosses pertent financière chez Warner. Même si TENET n'a pas subit ce sort, Christopher Nolan n'a pas supporté ça et est parti chez UNIVERSAL. Et les 950 millions de dollars qu'a gagné le film prouve que Christopher Nolan avait raison. De plus OPPENHEIMER est également nommé au César Du Meilleur Film Étranger, peut qu'il repartira avec deux trophés.
LES NOMMÉS

Anatomie d'une chute de Justine Triet, produit par Marie-Ange Luciani et David Thion
Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, produit par Anaïs Bertrand
Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry, produit par Hugo Sélignac et Alain Attal
Le Procès Goldman de Cédric Kahn, produit par Benjamin Elalouf
Le Règne animal de Thomas Cailley, produit par Pierre Guyard
Meilleure réalisation
Romain Duris pour son rôle de François Marindaze dans Le Règne animal
Benjamin Lavernhe pour son rôle de l'abbé Pierre dans L'Abbé Pierre
Melvil Poupaud pour son rôle de Grégoire Lamoureux dans L'Amour et les Forêts
Raphaël Quenard pour son rôle de Yannick dans Yannick
Arieh Worthalter pour son rôle de Pierre Goldman dans Le Procès Goldman
Marion Cotillard pour son rôle de Carole Achache dans Little Girl Blue
Léa Drucker pour son rôle d'Anne dans L'Été dernier
Virginie Efira pour son rôle de Blanche Renard / Rose Renard dans L'Amour et les Forêts
Hafsia Herzi pour son rôle de Lydia dans Le Ravissement
Sandra Hüller pour son rôle de Sandra Voyter dans Anatomie d'une chute
Swann Arlaud pour son rôle de Me Vincent Renzi dans Anatomie d'une chute
Anthony Bajon pour son rôle de Dog dans Chien de la casse
Arthur Harari pour son rôle de maître Georges Kiejman dans Le Procès Goldman
Pio Marmaï pour son rôle de Paul Rivière dans Yannick
Antoine Reinartz pour son rôle de l'avocat général dans Anatomie d'une chute
Leïla Bekhti pour son rôle de Nawelle dans Je verrai toujours vos visages
Galatéa Bellugi pour son rôle d'Elsa dans Chien de la casse
Élodie Bouchez pour son rôle de Judith dans Je verrai toujours vos visages
Adèle Exarchopoulos pour son rôle de Chloé Delarme dans Je verrai toujours vos visages
Miou-Miou pour son rôle de Sabine dans Je verrai toujours vos visages
Céleste Brunnquell pour son rôle de Rosa Gravier dans La Fille de son père
Kim Higelin pour son rôle de Vanessa Springora (adolescente) dans Le Consentement
Suzanne Jouannet pour son rôle de Sophie Vasseur dans La Voie royale
Rebecca Marder pour son rôle de Madeleine Pastor dans De grandes espérances
Ella Rumpf pour son rôle de Marguerite Hoffmann dans Le Théorème de Marguerite
Julien Frison pour son rôle de Lucas Savelli dans Le Théorème de Marguerite
Paul Kircher pour son rôle d'Émile Marindaze dans Le Règne animal
Samuel Kircher (de) pour son rôle de Théo dans L'Été dernier
Milo Machado Graner (en) pour son rôle de Daniel Maleski dans Anatomie d'une chute
Raphaël Quenard pour son rôle de Mirales dans Chien de la casse
Julien Sicart, Fanny Martin, Jeanne Deplancq et Olivier Goinard pour Anatomie d'une chute
Rémi Daru, Guadalupe Cassius, Loïc Prian et Marc Doisine pour Je verrai toujours vos visages
Erwan Kerzanet, Sylvain Malbrant et Olivier Guillaume pour Le Procès Goldman
Fabrice Osinski, Raphaël Sohier, Matthieu Fichet et Niels Barletta pour Le Règne animal
David Rit, Gwennolé Le Borgne, Olivier Touche, Cyril Holtz et Niels Barletta pour Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady
Drôles d'oiseaux de Charlie Belin, produit par Virginie Giachino et Jean-Stéphane Michaux
Été 96 de Mathilde Bédouet, produit par Ninon Chapuis, Thibault de Gantès, Lucas Le Postec et Simon Ingelaere
La Forêt de Mademoiselle Tang de Denis Do, produit par Sébastien Onomo
L'Acteur, ou la surprenante vertu de l'incompréhension de Hugo David et Raphaël Quenard, produit par Anaïs Bertrand et Raphaël Quenard
L'Effet de mes rides de Claude Delafosse, produit par Yves Bouveret
La Mécanique des fluides de Gala Hernández López, produit par Ninon Chapuis, Thibault de Gantès et Lucas Le Postec
L'Attente d'Alice Douard, produit par Marie Boitard et Alice Douard
Boléro de Nans Laborde-Jourdàa, produit par Margaux Lorier
Rapide de Paul Rigoux, produit par Anne Luthaud
Les Silencieux de Basile Vuillemin, produit par Thomas Guentch
Interdit aux chiens et aux Italiens d'Alain Ughetto, produit par Alexandre Cornu, Jean-François Le Corre et Mathieu Courtois
Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach, produit par Marc Irmer, Emmanuel-Alain Raynal et Pierre Baussaron
Mars Express de Jérémie Périn, produit par Didier Creste
Atlantic Bar de Fanny Molins, produit par Chloé Servel et Nicolas Tiry
Les Filles d'Olfa de Kaouther Ben Hania, produit par Nadim Cheikhrouha
Little Girl Blue de Mona Achache, produit par Laetitia Gonzalez et Yaël Fogiel
Notre corps de Claire Simon, produit par Kristina Larsen
Sur l'Adamant de Nicolas Philibert, produit par Miléna Poylo, Gilles Sacuto et Céline Loiseau
Bernadette de Léa Domenach, produit par Antoine Rein et Fabrice Goldstein
Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, produit par Anaïs Bertrand
Le Ravissement de Iris Kaltenbäck, produit par Alice Bloch et Thierry de Clermont-Tonnerre
Vermines de Sébastien Vaniček, produit par Harry Tordjman
Vincent doit mourir de Stéphan Castang, produit par Thierry Lounas et Claire Bonnefoy
L'Enlèvement de Marco Bellocchio • Italie (en italien)
Les Feuilles mortes d'Aki Kaurismäki • Finlande (en finnois)
Oppenheimer de Christopher Nolan • États-Unis et Royaume-Uni (en anglais)
Perfect Days de Wim Wenders • Allemagne et Japon (en japonais)
Simple comme Sylvain de Monia Chokri • Canada et France (en français québécois)

Et vous ? Quel sont vos pronostics ? Qui succédera à LA NUIT DU 12 ? Quels sont les films qui auraient mérité d'être nommés cette année ? À vos clavier ! Et vive le cinéma Français !
Auteur : DUPLAN Philippe