Synopsis

Sorti en 2024, « Le Ministère de la Sale Guerre » par Guy Ritchie s’aventure entre Action, Comédie, Guerre avec une ambition assumée : raconter une histoire qui se joue autant dans les regards que dans les silences. En 120 minutes, le film installe son décor, dessine ses personnages et laisse la tension s’installer sans jamais céder au pur didactisme. L'histoire de la toute première organisation de forces spéciales créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le Premier ministre britannique Winston Churchill et un petit groupe de responsables militaires, dont l'auteur Ian Fleming.

Cette unité de combat ultrasecrète, composée d'une équipe hétéroclite de voyous et de francs-tireurs, entreprend une entreprise audacieuse contre les nazis en utilisant des techniques de combat tout à fait non conventionnelles et tout à fait "non gentleman".

En fin de compte, leur approche audacieuse a changé le cours de la guerre et a jeté les bases du SAS britannique et de la guerre moderne des opérations secrètes. Aux côtés de la caméra, on retrouve Henry Cavill, Eiza González, Alan Ritchson, Henry Golding… et d’autres visages qui complètent un ensemble solide. Sans en dire plus sur ses retournements, « Le Ministère de la Sale Guerre » s’en tient à l’essentiel : un fil narratif qui avance et des personnages qui révèlent, chemin faisant, ce qui les anime.

Oui, on pense par moments à certains classiques — clin d’œil aux cinéphiles — mais le film trace sa propre voie.

Le récit privilégie l’ellipse quand il le faut et s’autorise parfois des détours qui éclairent l’intime. La mise en place reste lisible, les enjeux se déplient sans effets de manche, et la géographie émotionnelle des personnages se précise au fil des scènes. Rien ici ne cherche l’explication totale — l’histoire préfère avancer au rythme des révélations — et c’est aussi ce qui lui donne sa respiration.

Casting

  • Réalisation : Guy Ritchie
  • Avec : Henry Cavill, Eiza González, Alan Ritchson, Henry Golding, Cary Elwes, Alex Pettyfer

Critique

On retrouve ici une mise en scène qui aime le présent des acteurs : plans suffisamment longs pour laisser vivre les regards, cadrages expressifs sans maniérisme, montage nerveux mais pas haché. La photographie reste lisible (adieu la bouillie grise), le design sonore respire, la musique soutient l’émotion sans la surligner. The Ministry of Ungentlemanly Warfare prend au sérieux l’idée de spectacle : non pas l’accumulation, mais la qualité de chaque morceau, la précision d’un geste.

L’écriture choisit la souplesse plutôt que l’argumentaire. Les personnages existent par détails — une attitude, une réplique, un silence — et c’est souvent là que le film touche. Quand il accélère, il le fait franchement ; quand il se pose, il ose la simplicité. On devine bien une mécanique de ‘setup/payoff’, mais elle sert l’élan au lieu de l’étouffer. Surtout, le film garde cette nuance rare : ne pas condamner ni absoudre trop vite.

Rien n’est parfait : un détour explicatif, un symbole un peu appuyé, un virage qu’on voit venir. Mais l’ensemble tient, parce que la mise en scène sait regarder ses personnages et que les comédiens trouvent un terrain de jeu exact. The Ministry of Ungentlemanly Warfare a ce supplément d’âme qui donne envie d’y retourner : on n’a pas vu ‘un contenu’, on a vu du cinéma.